Tovassières est un joli hameau, au-dessus de Saxon.
Des oncles et des tantes y habitaient et nous y allions souvent avec mon frère. C’était jeux et aventures merveilleuses. L’été toute la famille y compris chèvres, chats et poules déménageaient au Mayen. Je montais aussi avec ma cousine.
Le rucher nous attirait, mais le souvenir de cruelles piqûres nous rendait prudents. Nos tartines pour le goûter étaient garnies de miel qui poissaient nos doigts ainsi que nos joues. C’est sûrement grâce à ce miel que nous devions nos hivers sans grands soucis de santé.
Puis venait le temps des cerises…
A peine les échelles plantées, nous grimpions en cachette pour nous gaver de bigarreaux et de petites cerises noires, au grand dam de nos mamans car ces dernières tâchaient inexorablement nos tabliers.
Dans les près l’herbe grandie, c’était l’heure de la faucher. Tôt le matin, les faucheurs s’activaient d’un geste large et régulier, ils balançaient leurs faux tranchant l’herbe fleurie qui tombait mollement en un andain régulier pendant que montait dans l’air un parfum de fleurs, de rosée. Leur déjeuner, apporté par un enfant était le bienvenu, beignets bien chauds, café au lait, fromage et pain. Le repas pris dans l’herbe fauchée avait un goût particulier que je n’ai jamais retrouvé.
Requinqués, nous étendions l’herbe pour qu’elle sèche avant de la botteler, mais ceci est une autre histoire…
Iris Proz, résidente à l'EMS des Peupliers